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13 octobre 2015 2 13 /10 /octobre /2015 12:16

Nouvelles de lune

Qu'y a-t-il sur la lune ?
Dis-le-moi, Mère-grand.
Y trouve-t-on des prunes?
Du chocolat fondant ?
-Mon petit, dit Mamie,
J'y vois plus comme avant,
Mais je crois bien, pardi !
Qu'on y voit le Mont-Blanc...
-Mais le Mont-Blanc, Mamie,
C'est ici sur la Terre ;
Si la Lune l'a pris,
Dis-moi pour quoi c'est faire.
-C'est pour voir sur la terre.

Si les enfants sont sages
Si les oiseaux de l'air,
Ne sont pas tous en cage.
-Et qu'y a-t-il encore,
Dis-le-moi, Mère-grand :
Je vois des filets d'or
Et des cailloux tout blancs.
-C'est le Temple d'Angkor
Et le Grésivaudan...
-Y'a-t-il aussi des brunes
Jolies comme maman,
Y'en a-t-il sur la Lune,
Dis-le-moi, Mère-grand.

-Il y a plein de brunes
Et des blondes aussi,
Elles y font fortune
Mais n'ont point de mari.
Et des rousses, Mamie ?
-Des rousses n'y a guère,
La Lune en est jalouse
Elles vont à la guerre,
Lustrent les réverbères
Et tondent les pelouses.
-Ah, je savais tout ça,
Mamie, depuis longtemps :
Armstrong me l'avait dit,
Un soir en descendant.

Jean Desmeuzes (1931-2006)

La Lune blanche…

La Lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée…

Ô bien-aimée.

L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure…

Rêvons, c’est l’heure.

Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…

C’est l’heure exquise.

Paul Verlaine (1844-1896)

Ballade à la Lune (extraits)

C'était, dans la nuit brune,

Sur le clocher jauni,

La lune

Comme un point sur un i.

Lune, quel esprit sombre

Promène au bout d'un fil,

Dans l'ombre,

Ta face et ton profil ? (...)

N'es-tu rien qu'une boule,

Qu'un grand faucheux bien gras

Qui roule

Sans pattes et sans bras ?

Est-ce un ver qui te ronge

Quand ton disque noirci

S'allonge

En croissant rétréci ?

Qui t'avait éborgnée,

L'autre nuit ?

T'étais-tu Cognée

A quelque arbre pointu ?

Car tu vins, pâle et morne

Coller sur mes carreaux

Ta corne

À travers les barreaux. […]

Et qu'il vente ou qu'il neige

Moi-même, chaque soir,

Que fais-je,

Venant ici m'asseoir ?

Je viens voir à la brune,

Sur le clocher jauni,

La lune

Comme un point sur un i.

Alfred de MUSSET (1810-1857)

La version entière de la poésie chantée par Georges Brassens. Ferme la fenêtre à la fin de cette chanson).

https://www.youtube.com/watch?v=CQMH7am1JfQ

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